Ville de Poitiers, Nouvelle Aquitaine - ©Vincent Dot via Communes.com

Découverte de la ville de Poitiers la Romane

La ville de Poitiers souffre parfois d’une certaine méconnaissance de la part de l’ensemble de la population française. Elle est en effet principalement connue des écoliers pour la bataille qui a vu Charles Martel repousser les Arabes en 732 et des plus grands pour le Futuroscope, l’un des plus importants parcs d’attractions du pays.

La ville a pourtant un riche patrimoine à faire connaître, en particulier en ce qui concerne l’art roman puisque la ville a été la capitale du comté de Poitiers, la plus grande principauté du royaume de France entre le 10e et le 12e siècle. Elle compte ainsi plus de 80 édifices datant de l’époque romane.

C’est en partant de ce constat que l’Office de Tourisme a lancé en 2013 une vaste campagne de communication décalée intitulée « Poitiers la Romane ». Celle-ci mettait en scène dans ses visuels des pièces du patrimoine roman de la ville pour former des personnages modernes mi-homme mi-statue. Accompagnés de vocabulaire en vieux-français, ces montages humoristiques donnaient un coup de jeune à ce patrimoine historique et montraient que celui-ci ne devait pas être réservé à un public chevronné féru d’histoire mais au contraire accessible à tous.

Voici donc les pièces maîtresses d’art roman à ne pas manquer lors d’une visite à Poitiers :

Le Palais des Comtes de Poitiers — Ducs d’Aquitaine

Abritant aujourd’hui le Palais de Justice, il constitue l’un des plus importants ensembles architecturaux du Moyen-Age en France. Les prémices du palais actuel sont construites au 11e siècle sur un lieu déjà occupé depuis l’époque mérovingienne. Il est alors entouré de fossé et est le lieu d’habitation des Comtes de Poitiers — Ducs d’Aquitaine.

Il subit plusieurs modifications notables au cours des siècles : la Tour Maubergeon est érigée au 12e siècle, la Salle des Pas Perdus, salle officielle du palais, est réaménagée en 1200 sous l’influence des Plantagenets dans un pur style angevin. Enfin au 14e, c’est au tour de la Tour et du mur sud avec ses trois cheminées d’être reconstruits.

L’église Collégiale Notre-Dame-la-Grande

Pièce maîtresse de l’époque romane à Poitiers, elle est évoquée dans les textes dès le 10e siècle sous le nom latin « Sancta Maria Majore ». Elle est consacrée en 1086.

L’église Notre-Dame-la-Grande présente les caractéristiques typiques du roman poitevin : pas de transept, une hauteur quasi identique entre la nef et les collatéraux. Elle possède surtout une remarquable façade finement sculptée. Une frise illustre quelques scènes particulières de la Bible. Elle est surmontée d’une représentation de papes, évêques et apôtres qui portent le message de Dieu aux hommes. Enfin, un Christ dans une mandorle domine l’ensemble.

Ses sculptures étaient autrefois peintes en couleurs comme l’a démontré une campagne de rénovation entre 1992 et 1995. En été et au moment de Noël, il est possible d’admirer la façade colorée grâce à une splendide mise en lumière mettant en avant les sculptures.

L’église Collégiale Saint-Hilaire le Grand

Érigée sur le présumé tombeau de Saint-Hilaire, premier évêque de Poitiers, l’église Saint-Hilaire-le-Grand est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est en effet une des étapes importantes du pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle par la via Turonensis.

D’abord simple chapelle, elle est reconstruite pour devenir une église de pèlerinage plus grande en 1049. Elle connaît ensuite plusieurs transformations, suivant l’évolution de l’architecture. Elle était auparavant entièrement peinte, aujourd’hui il est encore possible d’admirer certains décors dans la nef, les chapelles et le chevet.

Parmi les chapiteaux délicatement sculptés, une scène est à voir en particulier à la croisée du transept : elle représente la mort d’un Saint, souvent reconnu comme étant Saint-Hilaire.

La Collégiale Sainte Radegonde

Initialement baptisée Sainte-Marie-hors-les-murs, l’église prend le nom de Sainte Radegonde en 587 au moment où elle accueille la sépulture de la Sainte.

Les sculptures des chapiteaux dans le chevet sont typiques du style roman avec des décors végétaux et des scènes de la Bible.

L’ancienne église Saint-Germain

Construite au 10e siècle là où avaient été érigés les thermes gallo-romains plus tôt dans l’Histoire, l’église Saint-Germain a fait l’objet de multiples rénovations.

Toutefois, les amateurs d’art roman pourront se régaler en admirant l’abside, l’absidiole mais aussi les murs de la nef, des éléments du 12e siècle encore bien visibles.

Depuis la Révolution, l’église Saint-Germain n’accueille plus de cérémonie religieuse. Il a un temps été question de la transformer en école primaire mais finalement, après une énième restauration, elle a été retenue pour accueillir l’auditorium du Conservatoire régional.

L’église abbatiale Saint-Jean-de-Montierneuf

En 1069, Guy-Geoffroy-Guillaume, alors comte de Poitou et duc d’Aquitaine, fonde un monastère. Une église abbatiale sera construite à ses côtés dans les années qui suivirent et cette dernière sera dédicacée en 1096 par le pape Urbain II.

Aujourd’hui, les bâtiments monastiques ont disparu mais l’église abbatiale Saint-Jean-de-Montierneuf est toujours debout et, même si de nombreux travaux ont eu lieu, les passionnés d’art prendront un réel plaisir à visiter les lieux.

Il faut dire que l’architecture est en tous points remarquable : les dimensions sont gigantesques, une attention toute particulière a été accordée à la lumière alors que les techniques de construction utilisées sont révolutionnaires pour l’époque.

La façade du 17esiècle vaut aussi le coup d’œil surtout qu’elle se compose de nombreux fragments de sculptures romanes.

Le baptistère Saint-Jean

Dédié à Jean-le-Baptiste, le baptistère Saint-Jean est un édifice du 5esiècle qui a fait l’objet de plusieurs remaniements.

Il abrite deux trésors que les amateurs d’art sauront apprécier à savoir une ancienne piscine octogonale rappelant la tradition du baptême par immersion et de somptueuses peintures murales romanes et gothiques.

Preuve de leur qualité, les peintures romanes du baptistère Saint-Jean sont souvent comparées à celles de l’église de Saint-Savin, une référence en la matière.

Des maisons d’exception

À Poitiers, si l’art roman est encore bien présent dans le patrimoine religieux, il est beaucoup plus complexe d’en trouver la trace dans l’architecture civile.

Deux maisons ont toutefois su traverser les siècles et sont les témoins du passé de la cité poitevine : au 36 de la rue Bouchet, de nombreux éléments romans, baies géminées en particulier, sont visibles sur la façade alors qu’au 2 rue Saint Maixent, les touristes peuvent découvrir les vestiges d’une arcade avec décor « en dent de scie » datant du 12esiècle.

Ceux qui veulent aller encore plus loin dans la découverte de « Poitiers la Romane » pourront visiter de nombreux autres lieux qui sont recensés sur le site Internet de l’OT de Poitiers. Ils sont localisés au cœur de la Préfecture de la Vienne ou dans les communes de son agglomération.

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